Un accompagnement plus poussé des allocataires du RSA à Saint-Nazaire

Le Département de Loire-Atlantique expérimente, avec la réforme France Travail, un accompagnement plus poussé, auprès de 1 500 allocataires à Saint-Nazaire. Lancée en septembre 2023 dans le quartier de la gare de Saint-Nazaire, cette expérimentation prévoit deux fois plus de moyens consacrés à l’accompagnement.

Que se passe-t-il quand on demande le RSA pour la première fois ?

Dans les quinze jours, on est reçu·e à un entretien d’orientation pour faire le point sur notre situation et désigner un référent :

  • si l'on est relativement autonome, c’est France Travail (anciennement Pôle emploi) qui va assurer le suivi ;
  • s'il y a quelques difficultés (mobilité, logement, garde d’enfant ou problèmes de santé), on peut être accompagné·e par une Unité emploi du Département ;
  • si ces difficultés se cumulent et qu’elles empêchent de travailler tant qu’elles ne sont pas résolues, on va plutôt bénéficier d’un accompagnement social, dans un Espace départemental des solidarités.

Le RSA, un parcours

On n’arrive pas au RSA du jour au lendemain. Les situations se dégradent progressivement, avec des difficultés qui s’accumulent, qui peuvent prendre du temps à se résoudre, rappelle Christelle Clavier, chargée d’accompagnement à l’Unité emploi de la Presqu’île.

Mais c’est une mission ardue, parce que le Département ne reçoit pas assez d’argent de l’État pour remplir cette mission d’insertion, et parce que certains problèmes sont difficilement surmontables et ne dépendent pas que de l’allocataire :

Trouver un logement abordable sur la Côte, faire garder ses enfants quand il n’y a pas de place en crèche ou ne pas trouver de médecin à cause des déserts médicaux, ce sont des freins que l’on ne maîtrise pas, des problèmes de société qui maintiennent les gens dans la difficulté, estime Guillaume Chancelier, chargé de relation avec les entreprises au sein de l’Unité emploi de Saint-Nazaire.

L'expérimentation France Travail : plus rapide, plus efficace ?

L’expérimentation France Travail, avec des moyens supplémentaires de l’État, a permis de recruter de nouveaux professionnels pour mieux accompagner les allocataires de Saint-Nazaire.

Gwenhael Nay, membre de cette nouvelle équipe, souligne que « cela permet de répondre plus vite aux besoins des gens, avant que certaines situations ne se dégradent. Nous voulons éviter les allers-retours entre reprise d’activité et RSA ».

Ce suivi personnalisé, avec des visites d’entreprises, un accompagnement pour se déplacer, des activités pour reprendre confiance, existe déjà dans les Unités emploi du Département, mais, avec plus de moyens, il doit être plus efficace.

Les Unités emploi, dispositif très rare en France, ont été créées par le Département en Loire-Atlantique en 2009, avec l’aide de fonds européens.

« L’ADN des Unités emploi, c’est de proposer des solutions sur mesure, avec des valeurs humanistes, sans limite de durée d’accompagnement, raconte Nelly Lucas, chargée d’accompagnement à Saint-Nazaire.
C’est ce qui permet de construire une relation de confiance. »

Tout le marché de l’emploi doit évoluer.

« Nous sommes sur un secteur géographique avec un quasi plein-emploi, avec des difficultés de recrutement, mais les allocataires que nous suivons ont des contraintes, pas toutes compatibles avec les exigences
des entreprises, poursuit Guillaume Chancelier. Mais, maintenant, beaucoup d’entreprises proposent du temps de travail aménagé et des conditions de travail plus bienveillantes, conciliables avec la garde d’enfants ou les problèmes de santé des allocataires. »

L’expérimentation France Travail se terminera à la fin de l’année 2024.

Le saviez-vous ?

Le revenu de solidarité active, créé en 2008, s’est substitué au revenu minimum d’insertion et à l’allocation parent isolé. C’est le Département qui finance cette allocation et assure le dispositif d’insertion des allocataires.

  • Combien touche en moyenne un allocataire du RSA en Loire-Atlantique ? Réponse : 537 euros.
  • 25% des allocataires du RSA travaillent, mais souvent à temps partiel.
  • Il y a 29 000 allocataires du RSA en Loire-Atlantique.
  • 40% des allocataires sortent du RSA en moins d'un an.

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