Le collège de Loireauxence célèbre la photojournaliste Camille Lepage

Publié le 09/11/2022

Le collège de Loireauxence célèbre la photojournaliste Camille Lepage
© Paul Pascal / Département de Loire-Atlantique

Ce mercredi 9 novembre 2023, à Loireauxence, était inauguré le collège Camille Lepage. L’établissement, qui a ouvert le 21 septembre 2021, a consacré une année scolaire à la recherche, en concertation, de son nom. Celui-ci célèbre une talentueuse photojournaliste, assassinée en 2014 alors qu’elle effectuait son métier en République centrafricaine.

Les coulisses du choix d’un nom

« L’année dernière, on a mené un travaille sur toute l’année autour de la recherche du nom de notre collège tout neuf, explique Éléonore, élève de 4ème au collège Camille Lepage. Les professeur∙es nous ont proposé six noms de femmes célèbres et nous devions en choisir une. Dans la liste qu’ils avaient préparée il y avait Joséphine Baker, Alice Milliat, Elsa Cayat, Claire Bretécher, Malala Yousafzai et bien sûr Camille Lepage. »

S’en suit alors un large travaille de recherche et de création pour tous les élèves du collège : les 6ème sont chargés de confectionner des affiches présentant les candidates, les 5ème réalisent des sculptures qui font écho à leur engagement et les 4ème préparent des discours appelant à voter pour chacune d’entre elles.
« Pour Camille Lepage par exemple, on a sculpté un appareil photo », explique Pierre.

Une journée a été consacrée à l’exposition de toutes ces œuvres, aux déclamations des discours avant que parents, élèves, agents et professeur∙es soient invités à voter pour un nom. « J’ai voté pour Camille Lepage car elle est française et même angevine, comme moi ! Je n’ai rien contre le fait d’envisager un nom étranger mais ça me plaisait qu’elle soit du coin. Et puis je trouve que son travail, consistant à informer les autres, est vraiment important », précise Pierre.

"Camille voulait défendre les causes perdues" Maryvonne Lepage

Maryvonne Lepage, lors de l'inauguration du collège Camille Lepage
Maryvonne Lepage, lors de l'inauguration du collège Camille Lepage © Département de Loire-Atlantique

Quelle collégienne était Camille ?

Camille était une ado qui avait beaucoup de caractère, elle n’avait peur de rien, ne lâchait pas, allait de l’avant. En tant que scolaire, elle était plutôt une élève active, qui se présentait pour être déléguée, très vivante et avec des idées affirmées et plutôt arrêtées.
C’était une littéraire, elle écrivait des poèmes, elle voulait être journaliste écrit à la base puis elle s’est tournée vers la photo.

Qu’est-ce qui la portait en tant que photojournaliste ?

Elle voulait défendre des causes perdues : elle est allée au Soudan, au Caire… Elle a fait des reportages sur les prostituées, sur l’homosexualité… bref, les questions sociales ! L’humain était au centre de son travail. Elle aimait les gens. Elle n’hésitait pas à aller à leur contact et à défendre ses sujets auprès des rédactions. Pour y arriver, elle pouvait déplacer des montagnes.

Donner aux collèges des noms de femmes est-une démarche vers l’égalité entre les sexes.
Camille était-elle féministe ?

Je ne sais pas exactement si elle avait un engagement féministe. Je n’ai pas eu l’occasion d’aborder cette question avec elle. Ce que je sais c’est qu’elle évoluait dans un univers assez masculin surtout dans des zones de conflit. C’est un métier dans lequel les égos sont forts mais elle a réussi à se faire une place.

Parlez-nous de l’exposition qui est exposée au collège de Loireauxence.

Elle est tirée d’une exposition faites à l’université d’Angers, comprenant 40 tirages. C’est trop pour la place à disposition au collège, alors j’ai proposé à l’équipe de l’établissement d’en sélectionner 15. Il ne fallait pas de photos trop violentes. Finalement, ça retrace plutôt bien son travail. Les légendes sont issues de ses propres notes, qu'elle écrivait en anglais. Elle précisait toujours le lieu et la date du tirage. On tenait à ne choisir que des photos légendées par ses soins afin de ne pas avoir un texte qui n’aurait pas convenu. Une photo a une histoire et Camille était très exigeante à ce sujet.

Qu’est-ce que cela vous fait de voir un établissement porter le nom de votre fille ?

C’est le seul collège à s’appeler ainsi et nous en sommes très honorées, très fieres. Les collégiens et collégiennes ont fait un super travail de recherche. Adrien, le frère de Camille, dont elle était très proche, adore l’idée. Il m’a dit « je trouve ça génial que des jeunes disent ‘je suis à Camille Lepage’ comme d’autres disent ‘je suis à Victor Hugo’.»

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