Le pied à l'étrier : la médiation par le cheval pour reconnecter parents et enfants

Publié le 30/04/2021

Le pied à l'étrier
Le pied à l'étrier © Paul Pascal / Département de Loire-Atlantique

Les équipes de l'aide éducative à domicile et l'espace départemental des solidarités des Dervallières ont lancé "le pied à l'étrier" : un projet innovant permettant à des parents et des enfants de renouer leurs liens à travers une activité équestre. Un moyen de libérer les émotions et d'apaiser la communication au sein des familles.

Un projet co-construit pour soutenir la parentalité

Cette action s'inscrit dans le cadre de l'Aide éducative à domicile (AED), en lien avec l'Espace départemental des solidarités (EDS) des Dervallières, à l'initiative du projet.

  • L'AED agit dans le champ de la parentalité. L'un de ses objectifs est d'aider les parents à comprendre et à résoudre les difficultés qu'ils rencontrent avec leurs enfants.
  • Les EDS agissent dans le champ de l'accompagnement social. Ils interviennent auprès des familles, des enfants, des jeunes et de tous les habitants et habitantes confronté·es à des difficultés.

La médiation par le cheval, c'est quoi ?

La médiation par le cheval, ou médiation par l'équidé, est un moyen d'accompagner ces familles autrement, à travers le plaisir et la douceur. Le cheval, dénué de jugement, devient le médiateur entre le ou la travailleur·se social·e et la personne accompagnée. La présence de l'animal apaise, suscite des émotions, des réactions, des interrogations. Naturellement, il pousse à entrer en relations et facilite les échanges.

Les équipes de l'EDS des Dervallières et de l'AED ont donc proposé aux familles bénéficiaires d'une aide éducative de participer à plusieurs séances d'équitation.

Soigner un poney ou un cheval, le monter, se promener avec lui… Quand parents et enfants partagent la même activité et se comprennent, ils oublient leurs préoccupations ou leurs désaccords le temps de leur présence au centre équestre.

Une première expérience positive

En novembre 2020 puis en février 2021, une dizaine de familles a pu participer à des demi-journées d'équitation à Saint-Herblain, au Poneyclub de la Salantine. Les séances ont été financées par le Département.

Chaque binôme parent - enfant, accompagné d’un·e éducateur·trice, panse son cheval avant de le monter ou de se promener avec lui, en selle ou à pied. C’est alors qu’on parle spontanément de ce qu’on fait et que les émotions s’expriment. On dialogue, tout simplement.

À la suite de ces sessions, les familles ont pu revenir sur l'événement dans le cadre d'un suivi plus classique avec leur référent·e AED.

Le bilan de cette action est très positif puisqu'il a permis aux familles dans lesquelles le dialogue était rompu de renouer des liens ou encore à des enfants en décrochage scolaire de retrouver une motivation. Cela a aussi tout simplement permis à certains parents de passer un temps privilégié et bienveillant avec l'un de leurs enfants.

Le projet devrait être rendu pérenne à hauteur de 2 sessions de 5 demi-journées par an pendant les vacances scolaires.

Qu'en ont pensé les participantes et participants ?

Dans le cadre de l'une des sessions d'équitation, un petit jeu a été proposé aux binômes pour mettre des mots sur l'expérience vécue, à travers un jeu de cartes illustrées. Ainsi, chacun et chacune a pu s'exprimer librement en s'aidant de l'illustration choisie.

Sandra, la maman de Lian, sélectionne une carte représentant des bulles :

On était dans notre bulle, dans une relation fusionnelle avec des mauvais côtés, mais on est maintenant plus sereins, apaisés. Lian s’est rendu compte de la façon désagréable de me parler. On a pu aller l’un vers l’autre, chacun faisant un petit bout de chemin.

Nathalie, maman de Théo :

Théo est beaucoup plus à l’écoute, il s’est même inquiété pour moi, je suis fière de lui.

Julia, la fille de Guillemette, a sélectionné une image représentant des fleurs et un sol craquelé :

Au début de la semaine, on était sur le sol tout craquelé, mais à la fin, c’est la fleur qui a poussé qui est importante ! À nous de rester connectées comme on l’est aujourd’hui.

Rudolph et Loïse ont sélectionné une carte illustrant une table de repas très remplie et colorée

C’est le côté convivial et l’esprit de famille qui nous a attirés dans cette carte. Et puis il y a plein de choses, comme tout ce qu’on a vécu ici et dont on va encore profiter. On garde le positif sur le long terme, on l’a fait et on sait qu’on peut le refaire, retrouver ces échanges tous les deux.

Un papa témoigne, à propos de sa fille de 12 ans :

C'est la première fois que je fais une activité avec ma fille. Je ne pensais pas que cette activité me mettrait autant en lien avec elle.

Travailler autrement avec les familles

Le projet du pied à l'étrier est né d'une volonté de trouver d'autres moyens d'accompagner les familles : les participant·es sont acteurs et actrices de leurs propres démarches, et puisent en elles·eux les ressources pour surmonter les difficultés.

À travers le plaisir, les personnes retrouvent leur motivation, travaillent sur leurs problèmes en s'appuyant sur le groupe, trouvent elles-mêmes des solutions.

Les travailleurs·ses sociaux·les se placent à leurs côtés et non plus en face, l'approche est donc complètement différente et la relation de confiance peut s'instaurer plus facilement.

Accompagner les femmes en difficulté

Le pied à l'étrier, c'est aussi l'organisation de séances d'équitation pour les femmes suivies par l'EDS des Dervallières rencontrant des difficultés (sociales, financières, familiales...). Tous les vendredis, un groupe de femmes accompagné par des professionnel·les se retrouve autour de ce "majestueux médiateur" qu'est le cheval, pour des balades, des échanges et des activités. Un travail est fait autour de la confiance en soi, la gestion du stress et des émotions. En parallèle, elles bénéficient d'un accompagnement indivuel au sein de l'EDS, leur permettant de revenir sur les problématiques qui ont émergé lors des sessions et de se fixer des objectifs pour surmonter leurs difficultés.

Elles devraient également se rendre au Longines jumping International, un concours de saut d'obstacles organisé à la Baule du 10 au 13 juin 2021.

Une séance d'équitation en images

© Paul Pascal / Département de Loire-Atlantique

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Vous souhaitez des compléments d’informations sur le projet « Le pied à l’étrier », contactez :

Claire Mouchet

Espace départemental des solidarités Nantes Dervallières

Assistante sociale

Téléphone :
  • 02 51 80 31 29

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