Un nouveau foyer pour les mineurs non accompagnés à Campbon

Publish on 03/30/2022

Le nouveau bâtiment d'accueil à La Ducherais pour les mineurs non accompagnés.
Le nouveau bâtiment d'accueil à La Ducherais pour les mineurs non accompagnés. © Paul Pascal/ Département de Loire-Atlantique

À Campbon, sur le site de la Ducherais, 25 jeunes exilé·es ayant entre 12 et 15 ans viennent d’emménager dans trois maisons construites par le Département de Loire-Atlantique. Sur place, entre scolarité au collège et activités sportives, ils construisent leur avenir.

J’ai très envie d’aller à l’école ! Je suis arrivé ici le 18 janvier, j’ai passé les tests pour aller au collège, j’attends le résultat! Moi je suis venu ici pour devenir quelqu’un demain, pas pour ne rien faire !

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Falikou, 13 ans, sait ce qu’il veut et fait preuve d’une détermination à toute épreuve. Ce jeune Ivoirien, arrivé en France après un passage en Italie, est sous la protection du Département de Loire-Atlantique. La collectivité a pour responsabilité de protéger les mineur·es isolé·es étranger·ères, et qui sont privé·es de toute autorité parentale. Comme 24 autres jeunes, il a intégré le centre de la Ducherais, à Campbon, géré par l’association PEP (Pupilles de l'enseignement public) Loire-Atlantique Anjou, engagée dans des actions d’accueil solidaire, en partenariat avec le Département de Loire-Atlantique : « En septembre 2020, on a décidé de mettre ce site de la Ducherais à disposition des mineur·es non accompagné·es (MNA). Jusqu’ici, le lieu accueillait exclusivement des classes de découverte, mais, en plein confinement, nous avions des locaux disponibles. Avec cet accueil, on revient aux origines de la structure, qui était un orphelinat », explique Jean-Yves Cougoulic, directeur général de l’association.

Une chambre à soi

Sur le site de la Ducherais sont accueillis des adolescents qui ont entre 12 et 15 ans. Encore trop jeunes pour vivre en appartement, ils trouvent à la Ducherais une équipe de professionnel·les (éducateurs et éducatrices spécialisé·es, infirmière, psychologue, maîtresse de maison…) leur apportant un encadrement adapté.

« Ils arrivent avec des parcours migratoires traumatiques et ont besoin d’un cadre sécurisant leur permettant d’être au calme et de se ressourcer », explique Jean-Yves Cougoulic. L’accueil de MNA ayant finalement vocation à se pérenniser, l’association a engagé des travaux de construction de trois maisons, financée à hauteur de 3,5 millions d’euros par le Département.

Chaque maison peut accueillir jusqu’à dix jeunes. Nous mettons en place une prise en charge par petits groupes, se rapprochant d’un mode de vie familial. Chaque adolescent a une chambre individuelle afin qu’il puisse avoir des moments d’intimité, précise Cédric Duchesne, chef de service éducatif à la Ducherais.

Construire un projet

Trois jeunes MNA au foyer de la Ducherais
Trois jeunes MNA au foyer de la Ducherais © Paul Pascal - Département de Loire-Atlantique

Ce suivi très rapproché ne va pas toujours de soi : « Une des problématiques que l’on rencontre avec ces jeunes mineurs est celle de leur faire accepter qu’ils ont besoin d’un cadre d’accompagnement, explique Laura Guery, psychologue. Lors de leur exil, ils ont été habitués à être dans la débrouille pour survivre. Ils arrivent ici avec leurs traumatismes, on leur montre que leur vie compte. » Cette mission passe notamment par la scolarisation des jeunes, leur implication dans les clubs de sport locaux,
le travail mené autour de leur accès aux droits et de leur parcours professionnel. Alassane, 15 ans, veut devenir menuisier, un métier qu’il a découvert après avoir réalisé un stage : « Les éducateurs nous accompagnent dans notre projet, on a préparé ensemble ma formation en apprentissage », raconte-t-il, les yeux remplis d’espoir.

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