L'autobus Chausson

Le bus Chausson, dit "nez de cochon" a arpenté sans relâche les rues de Nantes jusque dans les années 70. Une poignée de passionné·es fait revivre ce mythe roulant récemment classé monument historique. Une nouvelle restauration est aujourd'hui indispensable, le Département finance le projet.

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L’autobus Chausson, quand la modernité devient patrimoine

L’année 1951 signe l’acte de naissance de cet autobus Chausson première génération (AP2.50). Appelé avec humour « nez de cochon » par ses usagers, il vient prendre la relève du tramway alors récemment abandonné en raison des ravages occasionnés sur le réseau à la fin de la Seconde guerre mondiale. L’arrivée du bus Chausson marque le renouveau des transports en commun nantais tandis que la ville renaît : il fait partie d’un équipement révolutionnaire et devient un symbole de dynamisme.

3 annnées de restauration

Il parcourt les rues de Nantes jusqu’en 1975, date à laquelle on préfère le remplacer par un nouveau modèle à doubles portes pouvant accueillir le flux croissant de passagers. Notre bus n°207 ne prend cependant pas sa retraite et transporte le personnel des Forges de la Loire pendant 5 ans. C’est en 1980 que les Forges font don de l’autobus fatigué à l’association Auto Rétro Nantes Océan.

Après 3 années de restauration intensive par les amateurs passionnés de l’ARNO dans les locaux de la SEMITAN, le « nez de cochon » fait complètement peau neuve (carrosserie, moteur et intérieur). Il est rapidement autorisé à faire sa première sortie officielle et participe par la suite à de nombreuses manifestations. Ces rencontres avec le public sont autant de succès, notamment au Grand Prix de Varades où il fait grand effet.

Le Chausson n°207, aujourd’hui hébergé auprès des autocars LILA chez les établissements Groussin à St Philbert de Grand-Lieu, est le dernier survivant de sa génération encore en circulation.

Un autobus classé Monument historique

L’autobus prenant de l’âge, une nouvelle restauration coûteuse mais durable s’impose. L’association a d’abord sollicité la SAMI (société de restauration des bus historiques de la SEMITAN) pour produire le devis puis a finalement retenu celui de la carrosserie Charriau basée à Saint-Père en Retz.

En amont, le Service action culturelle et patrimoine du Département de Loire-Atlantique, en lien avec le Conservateur des antiquités et objets d’arts, a apporté conseil et expertise pour aider l’association à engager une démarche qui a permis le classement du bus au titre des Monuments historiques en septembre 2014. C’est le deuxième autobus de l’histoire des transports français à bénéficier ainsi d’un tel statut juridique.
Ce classement est une garantie pour la sauvegarde de ce patrimoine sur le long terme. Il est l'expression d'une reconnaissance nationale de son intérêt public.

L’opération de restauration d’un coût de 35 613 € a bénéficié de l’aide de nombreux partenaires publics portant la participation à 90% du montant total des dépenses. L’aide départementale correspond à 10% du coût de cette restauration qui concerne notamment la réfection de la peinture de la carrosserie.

Le saviez-vous ?

La Loire-Atlantique a toujours été novatrice dans le domaine des transports en commun et du développement durable. Démonstration en quelques dates :

  • 1826 : Nantes, premier réseau de transports en commun de France avec les omnibus à traction hippique.
  • 1876 : premier tramway.
  • 1924 : premiers autobus nantais.
  • 1943 : destruction des voies du tram pendant les bombardements.
  • 1951 : renouveau du réseau avec les autobus Chausson.
  • 1958 : fermeture officielle du tramway.
  • 1985 : réouverture du tramway.

Plus d'informations sur l'association Auto Rétro Nantes Océan (ARNO)

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