Le musée des marais salants à Batz-sur-Mer

Saviez-vous que l'exploitation du sel à Guérande remonte au moins au IXe siècle ? Partez à la découverte de l'histoire de l'or blanc à travers les collections de l'un des plus vieux musée d’art et tradition populaire.

Un peu d’histoire

Les premières salines en terre de Guérande sont documentées au IXème siècle. Au fil du temps, les hommes terrassent le marais de leurs aménagements hydrauliques et développent la production du sel. C’est autour de cette activité que prospère pendant plusieurs siècles la région et que se façonne l’identité des gens du pays.

La poussée du tourisme balnéaire des années soixante et les projets d’aménagement du territoire qui en découlent, deviennent une menace pour les marais de Guérande. Les habitants et décideurs locaux prennent alors conscience de l’importance de ce territoire. Dans le contexte d’après mai 1968, les actions et les manifestations en faveur de la protection du marais et de l’activité salicole se multiplient. Elles aboutissent au classement des marais salants de Guérande au titre des sites d’intérêt paysagé, historique et biologique et encouragent le renouveau des activités salicoles, alors en pleine crise. Le marais patrimonialisé devient l’objet d’une valorisation à laquelle contribue grandement le Musée des marais salants à Batz-sur-Mer. Désormais, il livre à tous des clés de lecture d’un patrimoine dont la richesse dépasse largement les frontières du département.

L'un des plus anciens musées d'art et tradition populaire

Le Musée des marais salants a hérité des collections d’un des plus vieux musée d’art et tradition populaire de la région et de France. Il a été créé en 1887 par Adèle Pichon, une religieuse native de Batz. Fermé en 1969, il a ré-ouvert en 1984 à l’initiative d’un syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM). Dans les années 1990, on commence à réfléchir à la faisabilité de son extension. La décision de procéder à un vaste projet d’aménagement et de muséographie se concrétise en 2007, après l’acquisition de salorges désaffectées.

Le Département de Loire-Atlantique décide d’aider à la restauration du musée à hauteur d’1,1 million d’euros de subvention soit près du quart du coût du projet.

Les travaux sont achevés en août 2013. Le musée présente une partie de ses collections riches de 9 000 pièces (photographies, cartes postales, peintures, gravures, manuscrits mais aussi textiles). Le parcours permanent est organisé en trois parties prenant appuis de manière judicieuse et originale sur les nouvelles technologies. Le visiteur découvre d’abord l’histoire du sel, puis entre dans un espace dédié plus précisément au sel de Guérande. Au fil de la visite, il voit un film évoquant la construction du territoire salicole et la récolte du sel, une carte interactive des anciennes routes maritimes du sel ou encore des tableaux d’artistes inspirés par l’atmosphère et la vie dans les marais salants du pays de Guérande. Enfin, la vie et les traditions des gens du marais lui sont dévoilés.

Le musée organise également des expositions temporaires, en particulier sur les artistes qui ont travaillé autour des marais salants de Guérande et son territoire.

Le saviez-vous ?

Le musée est établi dans les murs d’anciens entrepôts à sel utilisés de 1887 à 1965. En 2008, l’un d’eux abritait encore l’une des vingt laveries à sel de la presqu’île de Guérande. Elle était hélas en trop mauvais état pour être préservée et présentée au contact de collections Musée de France.

Il a donc été décidé de la reconstituer à l’identique et en incluant des pièces métalliques originelles comme les moteurs, la pompe à saumure, l’intégralité de la plomberie et de la robinetterie de bronze. Cette exceptionnelle machine de 6 tonnes composée de plus de 600 pièces de bois et métal est désormais exposée à son emplacement initial.

C’est aujourd’hui la seule laverie visible du public sur la façade Atlantique. Cette reconstitution est le fruit d’un travail collaboratif exemplaire avec les entreprises Armédiéval, CCB de Cornillé, la plomberie Valentin, la Feronnerie d’Art Luc et l’École Centrale de Nantes. Le partenariat avec cette dernière, coordonné par Florent Laroche, a, en outre, permis de modéliser la machine, et de produire un modèle virtuel. Il est activé par dalle tactile et aide à la compréhension de l’artefact exposé. Il a également permis de reconstituer les sons du lavoir en mouvement.

Infos pratiques, programmation, activités pédagogiques :

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