Collèges publics : adapter le prix du repas aux revenus des familles

L’accès à la restauration scolaire, sans frein financier pour les familles aux revenus modestes, est un enjeu essentiel pour la santé, la continuité éducative sur le temps du midi et la réussite scolaire des jeunes. Le Département projette d'instaurer une nouvelle tarification solidaire des repas au collège, en fonction des ressources des familles.
Et si manger à la cantine réduisait les inégalités sociales ?
C’est ce que démontrent différentes études internationales et plus récemment une étude française,
réalisée fin 2017 pour le Centre national d’étude des systèmes scolaires – CNESCO2 :
Des repas scolaires équilibrés améliorent la concentration en classe et permettent aux enfants d’obtenir de meilleurs résultats scolaires.
Pour un certain nombre d’enfants, le repas à l’école est le seul repas complet, varié et équilibré de
la journée. Or, en moyenne en France, les élèves de familles défavorisées sont deux fois moins nombreux à manger à la cantine que les élèves de familles favorisées.
En Loire-Atlantique, lors de l'année scolaire 2020-2021, 76 % des collégien·nes du public étaient demi-pensionnaires. Ce chiffre descendait à 53% REP3 et 33% en REP + (Réseaux d'éducation prioritaire).
Une tarification du repas adaptée aux revenus de chaque famille.
Le principal motif évoqué par les familles est le prix. Vincent Danis, vice-président du Département à l’Éducation explique :
En Loire-Atlantique, dans les collèges publics, le tarif s’élève entre 2,90€ et 3,40€ le repas, pour un coût réel entre 7,5€ et 8,5€. Sachant qu’il y a de plus en plus de produits bios et locaux, le tarif demandé peut paraître faible. Mais c’est un coût très important pour des familles modestes ou en difficulté, qui ont parfois plusieurs enfants à la cantine. Le Département finance chaque année un fonds collégiens (730 000 € en 2021) qu’il verse directement aux collèges (publics et privés) pour soulager certaines familles des frais de cantine. Mais toutes ne le sollicitent pas.
Quelles raisons à ce non-recours ?
Parfois, la facture annuelle va s’avérer supérieure au montant des bourses d’État. Les parents réservent donc l’argent à d’autres coûts de scolarité (fournitures, vêtements) et n’inscrivent pas leurs enfants à la cantine. Des familles peuvent aussi être réticentes à engager les demandes de soutien, soit par crainte des lourdeurs administratives, soit par peur d’être déconsidérées.
C’est pourquoi le Département veut s’engager dans une tarification sociale et solidaire, basée sur l’équité. L’idée pourrait être une facturation selon le quotient familial, par exemple explique Vincent Danis. Ce travail devra être mené en concertation avec la communauté éducative et les collèges, qui sont des établissements autonomes. Notre objectif : permettre à plus d’enfants de bien se nourrir et donc de mieux réussir à l’école. C’est une mesure essentielle pour réduire les inégalités sociales dans notre département.
Une aide pour les familles en difficulté financière
Le Département apporte déjà une aide à la restauration scolaire pour les familles en difficulté financière. Pour en bénéficier, les parents doivent se renseigner auprès du collège de leur enfant.
En savoir plus sur cette aide intitulée "Fonds départemental collégiens"
Bien manger au collège
Dans 73 des 83 collèges publics, les repas sont préparés sur site par des agents départementaux formé·e·s et mobilisé·e·s sur l’importance de la restauration dans la journée des collégien·ne·s.
Les restaurants scolaires des collèges proposent des repas équilibrés où une grande attention est portée à l’introduction de produits bio, locaux et sous label de qualité. Objectif : assurer des repas de qualité, sensibiliser les collégien·ne·s à la saisonnalité des produits consommés et développer l’économie locale en favorisant les échanges entre producteurs et consommateurs.
En savoir plus sur la restauration scolaire dans les collèges