L'occupation du sol sur le littoral de Loire-Atlantique

Selon l’Observatoire national de la mer et du littoral, l’occupation du sol est très spécifique de 0 à 2 000 m du bord de mer. Plus on se rapproche de la côte, plus les territoires artificialisés tiennent une place importante. Et inversement pour les terres agricoles. La Loire-Atlantique n’échappe pas à ce constat national.

Présentation

Sous les effets combinés d’un phénomène de périurbanisation et d’une attractivité résidentielle extrêmement forte, la pression foncière s’accroît et fait peser sur les espaces littoraux un risque de tension lié à l’usage des sols, dans un contexte de raréfaction de l’espace et de fortes pressions sur l’environnement.

En 2016, la Loire-Atlantique se situe au 5e rang des départements de France métropolitaine les plus artificialisés, avec un taux de 13,7% contre 9,3% au niveau national. À l’échelle régionale, le département, qui est le plus peuplé, arrive en 1ère position en termes d’artificialisation devant la Vendée (13,3%).

Les terres agricoles couvrent 67,5% du département (soit 471 900 ha)

C’est nettement plus que la moyenne nationale (51 %). Sur le littoral, les espaces agricoles représentent 58% de la superficie des cinq intercommunalités côtières ce qui représentent 106 225 ha.

La Loire-Atlantique qui abrite près de 131 600 ha de sols naturels peut être qualifiée de peu boisée (11,5% de bois et milieux semi-naturels) au regard de la moyenne nationale (30%).

En revanche, les espaces liés à l’eau et aux zones humides représentent environ 7,3% du territoire. La Loire-Atlantique est ainsi le 2ème département français pour l’importance de ces zones humides. En comparaison avec le département, les cinq intercommunalités littorales concentrent 11% de bois et milieux semi- naturels et 15% d’eaux.

Ces espaces qui constituent des espaces remarquables sont très fragiles. Les pressions engendrées par la surconsommation d’espace littoral ou par la fréquentation excessive d’espaces naturels accentuent le phénomène érosif et menacent de détruire l’équilibre des écosystèmes littoraux. Pourtant, 60% des habitants du département estiment qu’il est important de préserver le patrimoine architectural et naturel du littoral au détriment de l’urbanisation massive (enquête citoyenne 2016).

Artificialisation des sols

On observe que si, juste après la guerre, les principaux bourgs étaient encore bien regroupés autour de centres densément bâtis, l’artificialisation s’est ensuite étendue progressivement sur une grande partie de la façade littorale, qui est désormais quasi-totalement urbanisée.

En 2016, l’espace littoral délimité par les cinq intercommunalités côtières représente près d’un cinquième du département en superficie mais plus d’un quart des territoires artificialisés. 15,7% des territoires littoraux sont artificialisés aujourd’hui contre 13,6% en 1999. C’est également un espace proportionnellement plus urbanisé que le territoire départemental : 13,7% en 2016 et ce, malgré une croissance démographique continue mais affaiblie ces dernières années (+0,98% en moyenne par an entre 2012 et 2017 contre +1,48% entre 1999 et 2007).

Entre 1999 et 2016, Cap Atlantique et la CARENE sont les deux intercommunalités du littoral qui se sont le plus artificialisées proportionnellement à leur surface totale (respectivement +3,4 points et 1,6 points*).

On observe, depuis l’application de la loi « littoral », que ce sont plutôt les espaces rétro-littoraux qui se sont urbanisés, à l’arrière des espaces bâtis existants.

Entre 2012 et 2016, en comparaison avec l’ensemble du territoire départemental où la superficie des territoires artificialisés a progressé de 1 920 ha (soit 2,1%), le littoral subit également une artificialisation importante de ces espaces : 535 ha supplémentaire soit l’équivalent de la superficie d’une commune telle que Préfailles. Ainsi, entre 2012 et 2016, sur les 480 ha urbanisés chaque année en Loire-Atlantique, 27% concerne le littoral (134 ha/an). Même si la croissance démographique y est plus faible, ce constat ne signifie pas nécessairement que les logements occupent des superficies plus importantes.

* Un point de pourcentage est une unité utilisée pour désigner la différence arithmétique entre deux pourcentages

Habitat, activités et équipements

Sur ces espaces artificialisés, on observe, entre 1999 et 2016, que la part dédiée aux zones d’habitat sur le littoral s’est légèrement affaiblie passant ainsi de 67,5% à 66,4% alors que celle des zones d’activités ou d’équipements a augmenté : 13,7% en 2016 contre 12,7% en 1999.

En 2016, le littoral de Loire-Atlantique présentait toutefois la pression de construction en logements la plus élevée de Bretagne et Pays de la Loire (400 m²/km contre 222m²/km en Vendée).

Les 20% des espaces artificialisés restant portent sur des espaces dits "ouverts", fonctionnellement liés à la ville, tels que les espaces verts, les zones de loisirs, etc.

Contrairement à l’habitat collectif principalement concentré sur Nantes Métropole et sa périphérie, les communes du littoral sont très fortement pourvues en habitat pavillonnaire (12 483 ha) : La Baule-Escoublac, Guérande, Pornichet, Piriac-sur-Mer, pour le littoral nord, et Pornic, Saint-Brévin-les-Pins, Saint-Michel-Chef-Chef pour le littoral sud, avec plus de 85% de leur habitat.

Résidences secondaires

Le département de Loire-Atlantique compte parmi les territoires de France métropolitaine les plus marqués par la présence des résidences secondaires : 11ème département en volume, 3ème département parmi ceux comptant une métropole (devant la Gironde, l’Ille-et-Vilaine ou les Bouches-du-Rhône) et 8ème sur les 25 départements littoraux, selon l’Insee. Leur poids est particulièrement notable sur le littoral, où il représente en moyenne 51 % des logements.

Marqueur du tourisme en Loire-Atlantique, les résidences secondaires assurent une part significative des hébergements non marchands du département. Plus du tiers de ces lieux de villégiature sont possédés par des habitants de Loire-Atlantique, symbole du fort attachement à ce territoire vécu et des liens entre la métropole et le reste du département.

Entre 2013 et 2018, le nombre de résidences secondaires a nettement augmenté : + 10,9 %

Cela représente environ 7 740 résidences secondaires supplémentaires en Loire-Atlantique. Cette augmentation est largement portée par le littoral nord qui a accueilli plus de 3560 résidences secondaires supplémentaires soit une progression de 9 %. Mais les caractéristiques de ces résidences secondaires, plutôt de petite taille, relativement anciennes et dont les propriétaires sont âgés, posent la question de leur devenir à moyen terme.

Ces dernières années, l’évolution démographique et le desserrement des ménages ont constitué des facteurs importants de pression foncière conduisant à une hausse du nombre de logements. Entre 2013 et 2018, sur le littoral, le stock de résidences secondaires et de logements vacants évolue à un rythme identique à celui des résidences principales : 7%. Logements secondaires et logements vacants ont donc pesé autant que la croissance des résidences principales sur le rythme d’artificialisation au cours des trois dernières décennies.

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