Momie de chat dédiée à la déesse Bastet

Spécialistes de l'embaumement, les Egyptiens le pratiquaient aussi sur des animaux. Pas tant pour s'assurer du transfert de leur âme dans l'au-delà que pour des raisons lucratives en lien avec les pèlerinages religieux. Le musée Dobrée possède quelques spécimens de ces momies d'animaux.

Composée de tout un bestiaire, la galaxie des dieux égyptiens a donné lieu à la vénération de très nombreuses espèces animales. Ce fut à partir de la Basse Époque (1085 à 333 avant notre ère) que la pratique de leur momification et de leur inhumation se développa dans l’ensemble du pays. L'aménagement de gigantesques nécropoles à proximité des sanctuaires est alors organisé afin d’abriter ces milliers de momies animales, considérées comme de véritables images incarnées de la divinité à laquelle elles étaient vouées. Cette pratique se poursuivit jusqu’à l’apparition du christianisme et s’acheva avec la fin du polythéisme au IVe siècle.

Une momie de jeune chat

Dédiées à la déesse Bastet dans les sanctuaires de Bubastis ou de Saqqara, les momies de chats furent produites en très grand nombre. Cette momie de chat a été confectionnée sous la forme d’un paquet allongé ; les membres ne sont pas visibles car repliés le long du corps. Le squelette est complet mais on remarque que le volume de la momie a été prolongé par deux tiges probablement métaliques servant à l’étendre dans sa hauteur. L’emmaillotage est particulièrement soigné : c'est visible en raison des deux teintes différentes, mais également par les croisements variées des bandelettes. De même, la tête de l’animal a été restituée : ses oreilles sont dressées par des cornets de toile rigidifiée et deux boutons de tissus peints figurent les yeux.

Momie-chat-double-vue

Cette momie sera visible dans l'espace Explorer les Ailleurs du parcours permanent.

Deux catégories de momies animales

Il existait deux catégories de momies animales. La première concernait les animaux sacrés, vénérés de leur vivant et qui bénéficiaient à leur mort d’une sépulture digne d’un membre de la famille royale. Parmi eux, le taureau Apis ou le bélier Banebjed.

La seconde, et la plus nombreuse, est celle des momies offertes en tant qu'offrande dans les sanctuaires. Ces dernières étaient considérées comme des images associées à la divinité elle même,. On a découvert la mise en place d’une véritable industrie, depuis la chasse ou l’élevage des animaux (chats, chiens, ibis, rapaces, singes, béliers, crocodiles, etc.), jusqu’à leur sacrifice, leur embaumement et enfin leur commercialisation pour les pèlerins. Les examens radiographiques de la momie présentée ici indiquent que nous sommes en présence d’un félidé d’un an. Le très jeune âge de cet animal confirme que le personnel des temples égyptiens élevait des chatons spécialement destinés à être sacrifiés puis momifiés afin d’être déposés dans les sanctuaires par les pèlerins.

Un embaumement plus sommaire

Il est toutefois important de noter qu’il existait plusieurs niveaux de soins apportés à la confection des momies animales. Si des techniques équivalentes à la momification humaine étaient utilisées pour les animaux sacrés comme pour les taureaux Apis, la grande majorité des momies était réalisée très sommairement : desséchées au moyen de natron, enduites de résine et bandelettées avec plus ou moins d’attention. Le commerce et la production à grande échelle de ces offrandes entraîna inévitablement des tromperies qui ont notamment pu être révélées par l’imagerie médicale. En effet, ce furent parfois quelques ossements qui furent placés dans des bandelettes de tissus auxquelles l’embaumeur redonnait habilement la forme d’un animal, avec l’ajout de cartonnages ou de peinture pour leur rendre un semblant de vie.

Crédits photo © C. Letertre / Musée Dobrée - Grand Patrimoine de Loire-Atlantique

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