La bague à secret de Thomas Dobrée père

Parmi les collections du futur Musée Dobrée se trouve une bague à secret, propriété de Thomas Dobrée père. Si ce bijou n'appartient pas à la liste des objets collectionnés par cette famille, elle est liée à un moment tragique de son histoire. C'est pourquoi elle fait partie du panthéon Dobrée et sera présente dans la nouvelle scénographie.

Cette bague appartenait au père de Thomas Dobrée, (Thomas I Dobrée). Il s'agit d'une bague d'homme à compartiment (ou secret), ciselée de fleurs et de feuillages sur tout le tour. Le dessus en applique est formé d'une simple plaque ovale gravée "TD".

Sous cette plaque à l'intérieur de l'anneau, une petite trappe rectangulaire bombée s'ouvre à l'aide d'une fine charnière sur un côté, révélant un emplacement où glisser un secret, ou un souvenir, par exemple une mèche de cheveux d’un être cher.

Elle est gravée à l’intérieur de l’inscription « Sans toi , je ne suis rien. Le 14 décembre 1828 ».
Un témoignage de l'amour de Frédérique Möller (1778 - 1858), l'épouse de Thomas I Dobrée, qui lui offrit ce bijou la veille de sa mort.

Ce type de bijou est plutôt sentimental, et moins un objet d’apparat que d’autres type de bagues. Restaurée en 2002, cette bague sera exposée dans la salle consacrée à la saga de la Famille Dobrée, au premier étage du palais.

Thomas Dobrée père

Élevé par ses grands-parents de Guernesey, Thomas Dobrée père (ou Thomas I Dobrée, 1781 - 1828) fait son apprentissage entre Londres et Hambourg où il est initié aux affaires commerciales.

En 1801, alors âgé de 20 ans, il rejoint Nantes pour reprendre les activités florissantes de son père, Pierre-Frédéric Dobrée. Dès 1812, il fonde la société Thomas Dobrée et Cie, largement financée par des fonds anglais et spécialisée dans l’armement de navires. La société joue un rôle d’importance dans la relance des activités portuaires de Nantes. Thomas I Dobrée diversifie ses activités en se lançant dans l’aventure de la pêche à la baleine, en soutenant le développement de la métallurgie dans la région, en créant un procédé de doublage en feutre pour la protection des carènes de navire. À partir de 1818, il relance aussi les relations commerciales avec la Chine en armant son navire le Fils-De-France à destination de Canton.

Le goût du beau

Si ces échanges sont avant tout commerciaux (thé, « schalls », porcelaines…), Thomas I Dobrée profite également des traversées pour commander des objets d’art chinois, destinés à être vendus mais aussi pour satisfaire son goût personnel. Il est cependant plus curieux que collectionneur mais transmet à son fils, Thomas II, sa passion pour le beau. Il meurt à 47 ans, avec au doigt cette bague à secret offerte par son épouse, Frédérique Möller, la veille de sa mort.

Après le décès de son père en 1828, Thomas II abandonnera vite la carrière d’armateur pour consacrer sa vie entière à l’achat de nombreuses œuvres d’art. Peu à peu germera l’idée de construire un « écrin » pour abriter ses collections, soit le futur musée Dobrée.

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