Lutter contre les mutilations sexuelles féminines

Véritable violation des droits fondamentaux des filles et des femmes, les mutilations sexuelles féminines représentent une grave atteinte à l'intégrité physique et psychologique des victimes. L'Observatoire des violences faites aux femmes de Loire-Atlantique sensibilise et forme les professionnel·les de terrain afin de réduire cette pratique traditionnelle néfaste.

L'excision, c'est quoi ?

Il s’agit de toute intervention pratiquée sur les organes sexuels externes féminins, sans raison médicale dont, notamment :

  • L’excision : c’est l’ablation totale ou partielle du gland du clitoris et des petites lèvres.
  • L’infibulation : c’est l’ablation totale ou partielle du gland du clitoris, des petites lèvres et des grandes lèvres. Les deux côtés de la vulve sont alors cousus bord à bord ou accolés de telle façon qu’il ne subsiste qu’une minuscule ouverture pour l’écoulement des urines et des règles. La vulve laisse place à une cicatrice très dure, qu’il faudra inciser au moment d’un rapport sexuel et / ou de l’accouchement.

Un crime puni par la loi

Les mutilations sexuelles féminines sont interdites et punies par la loi française. Cette dernière protège tous les enfants qui vivent en France, quelle que soit leur nationalité. Elle s'applique pour les mutilations commises en France comme à l'étranger. L'auteur·e d'une mutilation, qu'il ou elle soit français·e ou étranger·e, peut être poursuivi·e et encourrir jusqu'à 20 ans de prison et 150 000 € d'amende. Inciter une personne à subir une mutilation sexuelle est également illégal et est puni par la loi.

Quelles conséquences ?

Les conséquences immédiates

  • Un saignement qui peut être hémorragique et entraîner la mort ; des fillettes sont décédées à la suite d’une excision.
  • Une douleur intense, intolérable, accompagnée de peur, d’angoisse et souvent d’un psychotraumatisme.
  • Des brûlures à l’émission des urines.

Les conséquences sur le long terme

  • Des infections vulvaires, urinaires, gynécologiques, qui peuvent évoluer en septicémies et provoquer la mort ou entraîner une stérilité.
  • Des accouchements difficiles : une femme mutilée est menacée bien plus souvent par une autre déchirure du périnée. Elle et son enfant à naître sont en danger de mort.
  • Des rapports sexuels très douloureux et / ou une absence de plaisir.
  • De graves répercussions psychotraumatiques : angoisse, anxiété, dépression pouvant conduire au suicide.

Que faire en cas de danger ou de risque pour l'enfant ?

Les acteurs de terrain se forment pour lutter contre les mutilations sexuelles

Sensibiliser les professionnel·les du médico-social

Le 5 février 2021, dans le cadre de l’Observatoire des violences faites aux femmes, le Département de Loire-Atlantique a organisé, en partenariat avec l’État, le Planning familial et l'association Femmes d'ici et d'ailleurs, une webconférence à destination des professionnel·les sur les mutilations sexuelles féminines.

Ce séminaire, suivi par plus de 200 personnes, a été organisé dans le cadre de la journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations sexuelles féminines, afin de sensibiliser les professionnel.les du médico-social sur ce sujet.

Il a réuni des intervenantes engagées à l'échelle nationale et de la Loire-Atlantique dans la lutte contre ces violences :

  • Docteure Ghada Hatem, gynécologue-obstétricienne, fondatrice de la Maison des femmes de Saint-Denis
  • Isabelle Gillette Faye, directrice générale de la Fédération nationale GAMS (Groupe pour l’Abolition des Mutilations sexuelles Féminines, des Mariages forcés et autres pratiques traditionnelles néfastes à la santé des femmes et des enfants) et membre du Haut Conseil à l’Égalité
  • Sandrine Mansour, directrice du Planning Familial 44
  • Docteure Sandrine Guinebretière, gynécologue-obstétricienne à la clinique Santé Atlantique
  • Hélène Lobato Lesoudier, directrice adjointe Enfance familles au Département
  • Fatoumata Gassama, jeune nantaise engagée sur le terrain, fondatrice du projet UBUNTU.

Téléchargez la retranscription de la webconférence

Visionnez les replay de la conférence

Vous êtes professionnel·le et n'avez pas pu participer à la webconférence ? Vous pouvez visionner des extraits de cette journée en vidéo.

Webconférence sur les mutilations sexuelles féminines : tour d'horizon sur le sujet

Ici, prise de parole de Isabelle Gillette Faye, directrice générale de la Fédération GAMS et membre du Haut Conseil à l’Égalité, et Sandrine Mansour, directrice du Planning Familial 44.

Webconférence sur les mutilations sexuelles féminines : l'accompagnement des femmes excisées

Ici, prise de parole de docteure Ghada Hatem, gynécologue-obstétricienne, fondatrice de la Maison des femmes de Saint-Denis, et docteure Sandrine Guinebretière, gynécologue-obstétricienne à la clinique Santé Atlantique.

Contacts

Toute personne, médecin ou citoyen·ne, qui a connaissance d'un tel rique, a l'obligation de signaler les mineures en danger.

Vous pouvez contacter :

Les professionnel·les des Espaces départementaux des solidarités

La Brigade de protection de la famille

Le 119 : allo enfance en danger (numéro vert gratuit et anonyme 24h/24 et 7j/7).

Une deuxième journée de sensibilisation contre les mutilations sexuelles féminines

Le 8 février, le Département organise un temps de sensibilisation à destination des acteurs de la lutte contre les violences faites aux femmes, des professionnels de santé, du droit, de l’accompagnement social et médico-social, de l’éducation et de la prévention, dans l’objectif de renforcer le travail en réseau et de prévenir, accompagner et lutter contre les mutilations sexuelles féminines localement.

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